La nuit était lourde sur la plage de l’hôtel Arawak, le sable encore tiède sous les pieds nus, comme s’il gardait la chaleur du jour pour la restituer à la tombée des étoiles. La mer murmurait à l’horizon, un chuchotement continu, presque un secret partagé entre les vagues et la terre. Les cocotiers oscillaient lentement, leurs feuilles effleurées par une brise chargée de l’odeur enivrante du monoï et du rhum vieux, ce parfum sucré et boisé qui collait à la peau et aux souvenirs. Plus loin, les lumières du bar Jimmy’s projetaient des reflets mouvants sur le sol, des éclats violets, bleus et dorés qui dansaient au rythme des corps en sueur.
La musique de Jean-Michel Rotin, Lè ou Lov’, flottait dans l’air, ses notes lentes et sensuelles s’enroulant autour des invités comme une caresse. Le zouk langoureux dictait le mouvement des hanches, des épaules, des mains qui se frôlaient avant de s’écarter, puis de se retrouver, comme attirées par une force invisible. Au centre de la piste, un espace s’était naturellement dégagé, comme si la foule avait reculé d’instinct pour laisser place à quelque chose de plus intime, de plus sacré. Et c’est là, sous les étoiles et les lumières tremblotantes, que Perle se tenait, immobile.
Sa robe légère, d’un bleu nuit presque transparent, épousait les courbes de son corps athlétique, soulignant la finesse de ses bras, la cambrure de son dos, la rondeur de ses hanches. Le tissu, presque imprégné de l’humidité de l’air, collait par endroits à sa peau sombre, trahissant la chaleur qui émanait d’elle. Ses cheveux, courts et coiffés en brosse, encadraient un visage aux traits marqués par le temps, mais illuminés par une passion qui semblait intouchable, éternelle. Les yeux clos, elle écoutait la musique comme on écoute une confession, les lèvres entrouvertes, le corps légèrement balancé d’avant en arrière, comme bercé par une mélodie qui lui était destinée.
Je l’observais depuis un cocotier, adossé contre le tronc rugueux, les bras croisés sur ma chemise en lin, humide de sueur et de l’alcool que j’avais bu plus tôt. Mes yeux noisette, d’ordinaire si chaleureux, étaient emplis d’une émotion que je ne parvenais pas à dominer. Je la connaissais depuis si longtemps, depuis nos vingt ans, depuis ces nuits guadeloupéennes où tout semblait possible, où l’avenir n’était qu’une promesse et non une menace. Mais ce soir, quelque chose clochait. Ce soir, la voir ainsi, offerte à la musique, vulnérable et puissante à la fois, me serrait la gorge.
Perle ouvrit les yeux.
Son regard croisa le mien, et le temps sembla suspendre son vol. Une seconde, deux secondes, une éternité. Je sentis mon souffle se bloquer dans ma poitrine. Il n’y avait plus de musique, plus de foule, plus que cette connexion silencieuse, ce fil invisible qui nous reliait depuis des décennies et qui, ce soir, semblait sur le point de se rompre ou de les consumer. Puis, lentement, comme si elle avait peur de briser le sortilège, Perle tendit la main vers moi. Viens, disait ce geste. Viens, et oublions tout le reste.
J’hésitai.
Mon corps voulait obéir, mais mon esprit résistait. C’est elle, pensais-je, Perle. Pas une inconnue, pas une aventure d’une nuit. Perle. La femme qui avait ri avec moi, pleuré avec moi, qui connaissait mes échecs, mes triomphes, mes mensonges et mes vérités. La femme que je n’avais jamais touchée, jamais désirée, du moins, pas comme ça. Pas avec cette intensité brutale qui me brûlait les veines. Je serrai mes poings, mes ongles s’enfonçant dans mes paumes, comme pour me punir de mes pensées. Puis, comme attiré par un aimant, je fis un pas en avant. Puis un autre.
Quand nos mains se rencontrèrent enfin, ce fut comme une décharge électrique.
La peau de Perle était chaude, presque brûlante, et je sentis une onde de chaleur me parcourir le bras, me tordre l’estomac. Elle referma ses doigts autour des miens, doux mais fermes, et m’attira vers elle avec une lenteur calculée. Nos corps se frôlèrent. Le tissu de sa robe était fin, presque inexistant, et je pouvais sentir la chaleur de son corps à travers, comme si elle n’était vêtue que de sa propre peau. Le parfum du monoï, mêlé à une touche de vanille et à l’odeur musquée de sa sueur, me monta à la tête. Je posai une main sur sa taille, hésitant, et sentis sous mes doigts la douceur de sa peau. Perle ne recula pas. Au contraire, elle se pressa un peu plus contre moi, et je crus entendre son cœur battre à travers le tissu de son vêtement.
Nous commençons à danser.
Ou plutôt, nous nous laissons porter par la musique, nos mouvements synchronisés comme s’ils avaient répété cette chorégraphie toute leur vie. Les mains de Perle glissèrent sur mes épaules, ses doigts effleurant ma nuque avant de redescendre le long de mes bras, comme pour apprendre mon corps par cœur. Je gardais une main sur sa taille, l’autre enveloppant la sienne, leurs doigts entrelacés. Nos hanches se frôlaient, s’écartaient, se retrouvaient, comme une danse en elle-même, un jeu de séduction et de retrait. À chaque contact, Je sentais mon corps réagir, mon sang affluer vers mon entrejambe, mon souffle devenir plus court. J’ai essayé de me concentrer sur autre chose, sur la musique, sur les rires autour de nous, sur n’importe quoi mais c’était inutile. Tout ce qui existait, c’était elle. L’odeur de sa peau. La chaleur de son souffle contre mon cou. Le frottement de ses cuisses contre les miennes à chaque pas.
Perle leva les yeux vers moi, comme si elle avait senti le poids de mon regard. Nos yeux se rencontrèrent, et quelque chose, une étincelle, une promesse passa entre nous. Elle ne détourna pas le regard. Au contraire, elle soutint le mien, un sourire à peine esquissé aux lèvres. Et j’y lus une question, comme un défi ou une invitation.
— “ Est-ce que tu le sens, toi aussi ? ”
Je ne répondis pas. Je ne pouvais pas. À la place, je serrai un peu plus fort sa taille, et elle se laissa aller contre moi, son corps moulé au mien comme si elle avait été faite pour épouser mes courbes. Je sentis mon érection durcir contre ma cuisse, et maudis intérieurement le fin tissu de mon pantalon qui ne cachait rien. Perle ne dit rien, mais un sourire lent, presque triste, effleura ses lèvres. Elle savait. Bien sûr qu’elle savait.
La musique ralentit encore, comme si le temps lui-même retenait son souffle.
Nos mouvements devinrent plus lents, plus intentionnels. Mes mains remontèrent le long de son dos, traçant le sillon de sa colonne vertébrale à travers le tissu humide de sa robe. Je sentis ses muscles se contracter sous mes doigts, entendis le léger frisson qui lui échappa. Perle inclina la tête en arrière, exposant la ligne gracieuse de son cou, et je ne pus résister. Je me penchai, les lèvres frôlant la peau salée de sa gorge, sans l’embrasser, juste assez pour sentir son pouls s’emballer sous ma bouche. Elle gémit, un son bas, presque inaudible, mais je le sentis vibrer dans tout son corps.
C’est interdit, pensai-je, les lèvres toujours contre sa peau. On ne peut pas.
Mais mes mains, elles, ne voulaient pas obéir. Elles glissèrent plus bas, effleurant la courbe de ses fesses, et Perle se cambra contre moi, un mouvement instinctif, presque désespéré. Mes doigts se crispèrent dans le tissu de sa robe. J’aurais pu la soulever, là, devant tout le monde. L’asseoir sur la table la plus proche, écarter cette putain de robe et m’enfoncer en elle jusqu’à ce qu’elle crie mon nom. L’idée me frappa avec une violence qui me fit trembler. Putain, Teddy, contrôle-toi.
Perle doit avoir senti ma tension, parce qu’elle recula légèrement, juste assez pour croiser mon regard. Ses yeux d’ordinaire si vifs, étaient emplis d’une émotion que je ne lui avais jamais vue, une vulnérabilité crue, presque douloureuse. Comme si elle aussi luttait contre ce même désir, cette même peur. Comme si elle aussi savait que si nous franchissions cette ligne, rien ne serait plus jamais comme avant.
La musique commença à s’estomper.
Nos mouvements ralentirent, puis s’arrêtèrent. Nos mains, encore unies, se séparèrent lentement, doigt après doigt, comme si chaque millimètre les rapprochait un peu plus d’un point de non-retour. Je sentis le vide immédiat de son absence, comme si on m’avait arraché une partie de moi-même. Elle recula d’un pas, puis d’un autre, ses yeux toujours rivés aux miens.
Nous ne disons rien. Il n’y avait rien à dire.
Dans ce silence, tout était déjà dit. Tout était déjà ressenti. La promesse ou la menace de ce qui pourrait arriver flottait entre nous, aussi tangible que l’air chaud de la nuit caribéenne. Je sentis mon cœur cogner contre mes côtes, comme s’il voulait sortir de ma poitrine pour rejoindre le sien.
Puis elle tourna les talons et disparut dans la foule, me laissant seul, le corps en feu, l’âme en lambeaux.
Je me frayai un chemin à travers les danseurs, les épaules effleurant des peaux moites, les narines emplies d’un mélange de rhum vieilli, de sel marin et de cette odeur musquée, presque animale, qui trahissait l’excitation collective, mon regard balayant la plage comme un affamé cherche sa proie.
Et puis je la vis.
Debout près d’un haut-parleur, là où les basses du zouk faisaient vibrer l’air comme un second pouls, elle me regardait. Pas un simple coup d’œil distrait, non. Un regard chargé, celui qui précède les baisers volés et les promesses murmurées dans l’obscurité. Ses lèvres, pleines et légèrement entrouvertes, semblaient former un mot que je ne pouvais pas entendre, mais que je devinais : viens.
Elle ne me regardait plus. Elle marchait, d’un pas décidé, vers la limite de la plage, là où les vagues léchaient le sable dans un chuchotement complice. Je n’hésitai pas une seconde et me lançai à sa suite.
Le sable était tiède sous mes pieds nus, presque brûlant par endroits, comme si la terre elle-même retenait la chaleur de nos désirs inassouvis. Je la suivais à distance, d’abord, savourant la façon dont ses hanches roulaient sous sa robe, la façon dont ses épaules se soulevaient à chaque inspiration, comme si elle aussi avait du mal à respirer normalement. Puis j’accélérai, réduisant l’écart entre nous jusqu’à ce que je puisse entendre le froissement du tissu contre sa peau, le léger grincement de ses sandales dans le sable.
— “ Tu comptes me suivre toute la nuit, ou tu vas enfin te décider à me rattraper ? ”
Sa voix était suave, un mélange de défi et de lascivité qui fit dresser les poils sur mes bras. Je m’arrêtai net, le souffle court.
— “ Je me demandais juste jusqu’où tu allais courir , » la voix plus grave que je ne l’aurais voulu.
Elle s’immobilisa alors, mais ne se retourna pas. Je pouvais presque goûter son parfum maintenant, cette odeur presque métallique qui était la sienne, à elle, et qui me faisait perdre la tête.
— “ Je ne cours pas, Teddy, » dit-elle enfin, en se tournant lentement vers moi, » je choisis .”
Le mot frappa comme un coup de poing. Choisis. Pas de hasard. Pas de jeu. Une décision, froide et calculée, comme tout ce qu’elle faisait.
Et puis elle fit un pas vers moi. Un seul.
Assez pour que nos corps se frôlent presque, assez pour que je sente la chaleur irradier d’elle comme une fournaise. J’aurais pu la toucher. J’aurais dû. Mais quelque chose, la peur, peut-être, ou cette putain de discipline qu’elle m’avait toujours enviée, me cloua sur place.
— “ As-tu peur ? ” murmura-t-elle, ses doigts effleurant le col de ma chemise, là où ma peau était la plus sensible.
— “ Non, » même si c’était un mensonge.
Elle rit alors, un son bas et guttural qui me serra les couilles.
— “ Moi non plus . ”
Et avant que je ne puisse réagir, elle attrapa ma nuque et m’attira à elle.
Nos bouches se rencontrèrent dans un choc violent, une collision de dents et de langues, de souffles mêlés. Je grognai, mes mains trouvant enfin le courage de se poser sur ses hanches, de les serrer jusqu’à ce que mes doigts s’enfoncent dans sa chair ferme. Elle avait un goût de rhum et de menthe, un goût d’interdit, et quand sa langue glissa contre la mienne, je sentis son sang battre dans ses tempes, dans son entrejambe, partout à la fois.
— “ Putain, Perle… ” en me détachant enfin, le front collé au sien.
Elle ne répondit pas. À la place, elle recula d’un pas, les yeux brillants sous la lune, et sans un mot, elle fit glisser les bretelles de sa robe le long de ses bras.
Le tissu tomba dans un souffle, révélant son corps dans toute sa gloire—sa peau sombre luisante de sueur, ses seins lourds et fermes, couronnés de mamelons noirs et dressés, son ventre plat strié de fines cicatrices, traces d’un passé qu’elle ne partageait avec personne. Mais ce qui me fit presque tomber à genoux, ce furent ses cuisses. Putain, ses cuisses. Musclées, galbées, et entre elles, juste là, sous la lumière argentée, je pouvais voir l’ombre humide de son sexe, déjà gonflé, déjà prêt.
— “ Tu veux toujours danser, Teddy ? ” murmura-t-elle en faisant un pas vers moi, nue, sans honte, sans peur. “ Ici, personne ne nous verra . ”
Je n’eus pas besoin de répondre. Je tendis les mains et les posa sur ses hanches, comme si je retrouvais un territoire familier après une trop longue absence.
— “ Tu as mis assez de temps . ”
Perle sourit, un sourire lent, presque cruel, avant de se pencher vers moi, les lèvres frôlant mon oreille.
— “ J’attends depuis vingt putains d’années, Teddy. Alors non, je n’ai pas mis assez de temps. J’ai mis trop de temps . ”
Ses mots étaient vulgaires, mais ils sonnaient juste, comme une vérité longtemps tue. Mes doigts se crispèrent sur ses hanches, la tirant contre moi. Elle sentit mon membre durcir contre son ventre, épais et impatient, et un frisson lui parcourut l’échine. Elle se cambra, offrant son cou à mes lèvres. Ma bouche se referma sur sa peau, chaude et humide, mes dents effleurant sa jugulaire avant de mordre juste assez pour lui arracher un gémissement.
— “ Perle… ” Ma voix était un râle, étouffé contre ma gorge. “ Tu es venue ici pour me tuer ou pour me baiser ? ”
— “ Les deux , » répondit-elle en riant, un rire sombre qui se transforma en halètement quand mes mains glissèrent vers ses fesses, les pétrissant, “ mais dans cet ordre-là . ”
Je la soulevai sans effort, comme si elle ne pesait rien, et elle enroula ses jambes autour de ma taille, sentant le muscle de mes cuisses se contracter sous elle. Nous trébuchâmes en riant contre un palmier, l’écorce lui griffant le dos, mais elle s’en foutait. Mes mains glissèrent sur sa peau, remontant le long de ses cuisses, et elle écarta les jambes pour moi, impatiente, trempée, la chatte palpitante.
— “ Es-tu sûre ? ” demandai-je, même si mes doigts tremblaient en défaisant la ceinture de mon pantalon, même si mon regard était voilé par un désir si intense qu’il en était presque noir.
— “ Je n’ai jamais été aussi sûre de rien, » haleta-t-elle, ses ongles s’enfonçant dans mes épaules. “ Baise-moi, Teddy. Baise-moi comme si tu n’avais plus que cette nuit pour le faire . ”
— “ Putain, tu es trempée . ”
Elle gémit en réponse, ses hanches se pressant contre ma cuisse, son clitoris gonflé frottant contre le tissu de mon pantalon.
— “ C’est toi qui me fais ça. Touche-moi. ”
Je n’eus pas besoin qu’on me le dise deux fois. Mes doigts s’enfoncèrent entre ses lèvres, trouvant son entrée brûlante, son bourgeon pulsant sous mes caresses.
— “ Comme ça ? ” murmurai-je en traçant des cercles lents, sentant ses jambes flageoler.
— “ Oui… comme ça… ”
Perle râla, la tête renversée en arrière alors que le plaisir montait en elle comme une vague.
Mais j’en voulais plus. Beaucoup plus.
— “ Écarte les jambes . ”
Elle obéit sans hésiter, ses cuisses s’ouvrant pour moi, offrant son sexe luisant à ma bouche affamée. Quand ma langue la pénétra, elle cria, ses doigts s’agrippant à ma tête, ses hanches se soulevant pour rencontrer chaque coup de langue profond.
— “ Oh putain… Teddy… ”
Je murmurai en réponse, ma langue remuant en elle comme s’il voulait la marquer de l’intérieur, mes lèvres aspirant son bouton entre deux coups de langue.
— “ Tu es si bonne…”
Elle se cambra, ses seins offerts à la nuit, ses gémissements se mêlant au bruit des vagues.
— “ Plus fort… je veux te sentir partout… ”
Je glissai deux doigts en elle, les recourbant pour frotter ce point qui la faisait voir des étoiles, tout en continuant à lécher, sucer, mordre.
— “ Tu vas jouir pour moi, hein ? ”
— “ Oui… oui, je vais jouir… ”
Sa voix se brisa, son corps se raidissant alors que l’orgasme la traversait comme un éclair, ses muscles se contractant autour de mes doigts, son sexe inondant ma main de ses fluides chauds.
D’un geste vif, Je défis mon pantalon, libérant mon sexe dressé, douloureusement dur, la veine palpitante sur le dessus presque violette à force de désir refréné prêt à la prendre.
— “ À genoux ”, murmurai-je, un ordre et une supplication à la fois.
Perle s’exécuta sans hésiter, ses lèvres enveloppant mon gland gonflé, sa langue traçant un cercle autour avant de l’avaler jusqu’à la garde.
— “ Putain… , » elle commença à bouger, sa bouche chaude et serrée le faisant voir blanc. “ Tu es une putain de déesse… ”
Elle me suça avec une voracité qui me rendait fou, ses joues creusées, ses yeux levés vers moi, brillants de désir.
— “ Je veux te sentir en moi, » murmura-t-elle en relâchant ma queue avec un pop obscène, “ maintenant. ”
Je n’eus pas besoin d’autres encouragements. Je la relevai d’un geste brusque, la retournai, et la plaquai contre le palmier, mon torse écrasant son dos.
— “ Es-tu sûre ? ”
— “ Oui. Baise-moi. ”
Et je le fis.
D’un coup de hanche puissant, je la pénétrai, ma bite s’enfonçant en elle, la remplissant si complètement qu’elle cria, ses ongles labourant l’écorce.
Je commençai à la pilonner avec des coups de reins profonds, chaque poussée la clouant contre l’arbre, chaque retrait faisant frissonner son corps.
— “ Plus fort… ” supplia-t-elle, sa voix brisée par le plaisir. “ Je veux te sentir demain. ”
J’obéis, mes coups devenant plus brutaux, plus désespérés, le son de nos peaux qui claquent résonnant dans la nuit.
— “ Tu m’appartiens ce soir, » mes dents s’enfonçant dans son épaule alors qu’elle se contractait, un deuxième orgasme la submergeant avec une violence qui lui coupa le souffle.
— “ Teddy… je… ”
— “ Jouis pour moi, » ordonnai-je, sentant mes propres boules se serrer, mon orgasme imminent. “ Maintenant. ”
Et elle obéit, son corps tremblant, son sexe se resserrant autour de mien tel un étau alors que j’explosais en elle, mon sperme chaud l’inondant, marquant l’intérieur de ses cuisses.
— “ Putain… Perle… ” Je m’effondrai contre elle, mon front contre son dos, nos respirations se mêlant dans le silence qui suivit.
Quand enfin nos cœurs ralentirent, Perle se retourna dans mes bras, un sourire satisfait aux lèvres.
— “ C’était… incroyable, » murmura-t-elle, ses doigts traçant des motifs distraits sur sa poitrine.
Je l’attirai contre moi, inspirant profondément son parfum, sel, sueur, et cette odeur musquée qui n’appartenait qu’à elle.
Dans le lointain, la musique du Jimmy’s continuait de pulser, indifférente à la tempête que venions de vivre. Mais pour Perle et moi, le monde s’était réduit à cet instant, nos corps collés, nos peaux luisantes, et cette certitude silencieuse que quelque chose, ce soir, avait changé à jamais.
Je la tenais encore par la taille, sans oser rompre ce contact devenu nécessaire. Perle, elle, respirait lentement, les yeux mi-clos, comme si elle craignait que tout disparaisse si elle bougeait.
Nous nous connaissons depuis des années, trop bien peut-être. Mais ce soir-là, au détour d’un zouk love, nos nous étions enfin trouvés. Ce n’était pas un accident, ni une folie. C’était une évidence, longtemps retenue, enfin libérée.
Elle leva la tête vers moi, un sourire au coin des lèvres, un peu timide, un peu apaisé.
— “On aurait dû danser plus tôt…”
Je ris doucement, un rire chargé d’émotion.
— “Nous n’étions pas prêts.”
Nos mains se serrèrent, simplement. Pas pour posséder, mais pour exister ensemble. La nuit ne promettait rien, ni amour éternel, ni drame.
Seulement un moment vrai, offert comme une respiration après des années de silence.
